J’ai longtemps pensé que les photographes étaient des personnes solitaires qui faisaient leur truc dans leur coin, que la concurrence était rude et la guerre entre eux étaient sans pitié!

Tout cela existe certainement dans le monde de la photo, mais c’est loin d’être « général ». J’ai croisé, rencontré ces derniers temps pas mal de photographes talentueux qui ne sont pas avares de conseils et d’astuces vraiment utiles. Et cela sans compter. (Quoi que peut être pas tout à fait, mais cela n’enlève rien à leur sympathie!) On se rend vite compte que le monde de la photographie dans ce petit pays et tout aussi petit. Et à l’heure du web 2.0, des réseaux sociaux, … l’impression de proximité, d’échange est encore plus marquée.

J’ajoute toujours les photos en premier lieu lorsque je commence un article. Ca m’aide de voir les images avant d’ajouter les mots qui vont aller avec. Mais pour le coup, je ne savais pas du tout ce que j’allais écrire sur ces images assez éloignées de ce que j’ai l’habitude de faire. Et voila que Facebook intervient. Un « potographe » (faute voulue et invention instantanée d’une contraction de « Pote » et « Photographe ») publie sur son mur un lien vers l’article d’un autre photographe (Bertrand Haulotte). Le billet fait allusion a un problème récurrent dans notre métier et partout ailleurs je pense :  « le prix ». Je vous invite donc à lire cet article qui vaut vraiment le détour ici. (Article, qui, en passant cite un autre photographe que je connais très bien. Aloha Fred . Le monde est vraiment petit! :D)

Mais quel est le rapport avec des photos faites dans la neige??? J’y arrive… Doucement. Bertrand Haulotte dit dans son article (que vous avez du lire maintenant?!) que le photographe qui fait des photos pour presque rien (mais pour quelque chose quand même!) ne travaille pas mais s’amuse. Je suis tout à fait d’accord avec ce qui est dit. A partir du moment on l’on devient professionnel,on a beau aimer et être passionné par son métier, ce n’est pas pour autant qu’il en devient amusant. Il y a une chose qui trotte en permanence dans la tête et qui fait que n’importe quelle commande aussi fun soit elle devient beaucoup plus sérieuse; c’est l’obligation de résultat.

J’ai appris très récemment d’une personne spécialisée dans le marketing/coaching (et plein d’autres noms dont je ne comprends pas toujours le sens profond) une formule mathématique qui me parle beaucoup plus.

S=R-A

Pour traduire un peu, la satisfaction (du client) est égale au résultat moins l’attente. Et pour éclaircir encore, le client sera juste « satisfait » si le résultat du travail fourni est égale à son attente. En gros, si on veut fidéliser un client, il faut lui donner plus que ce qu’il attend. Ce qui met quand même vachement la pression dans son travail de tous les jours.

Et ces photos alors? Quel est le rapport avec tout ce blabla?  Cette fois on y est. La différence entre un photographe et un plombier (métier pris complètement au hasard) tout aussi passionné peuvent-ils êtres, c’est que le plombier, quand il rentre chez lui, n’a peut être pas envie de jouer avec des tuyaux. Alors que la photographie, avant d’être un métier, c’est un hobby.  J’aime la photo et son côté infini. on en a jamais fait le tour. Ces photos illustrent une séance réalisée avec ce « potographe », Aurélien, sans aucune pression ni attente particulière. Juste le plaisir de faire des photos, se marrer et tenter de nouvelles choses. C’est la que la photographie reprend son côté magique… Même si elle est très technique, pleine de math et de physique, elle peut toujours briser les règles puisque même sans attente ni recherche de résultat, on trouve quand même de la satisfaction.

Un peu de backstage pour changer un peu :

(Merci à Sarah de s’être prêté au jeu de la « photographiée »)